L'histoire de Mickensley

Retrouver le sourire

12 janvier 2010. Mikensley a tout juste 5 ans. C'est à Port-au-Prince, il a grandi, avec ses frères et soeurs, et toute sa famille. Il est très fier de porter son petit cartable sur le dos quand il part ce mardi matin-là au jardin d'enfants. De petits nuages blancs se promènent bien haut dans le ciel bleu, et ce petit garçon, heureux à l'idée de retrouver ses copains dans la cour, ne se doute pas du drame qui s'annonce. En plein après-midi, de nombreuses et violentes secousses font trembler les murs de l'établissement. On met les enfants à l'abri. Les bâtiments s'effondrent comme un château de cartes. L'épicentre du séisme est à quelques kilomètres seulement. La ville est ravagée, le pays est détruit. Des centaines de milliers de morts, autant de blessés.

Mikensley est sain et sauf. Au milieu de la panique générale, c'est une voisine qui vient le rechercher. Toute la famille du garçon a péri dans le tremblement de terre. La voisine cherche à qui confier le petit orphelin. Elle a entendu parler de cousins qui habitent au Nord du pays, à Cap Haïtien. Elle entreprend le voyage avec Mikensley. Mais la famille en question est très pauvre et ne peut accueillir un enfant supplémentaire. Ils décident de l'emmener à la Communauté des Laïques Catholiques d'Haïti où ils savent qu'on pourra s'occuper de lui. La décision est difficile à prendre, mais comment se débrouiller autrement ?

Au mois de juillet, Mikensley est conduit à l'orphelinat. C'est un petit garçon renfermé, silencieux, effrayé. Il est sous le choc de ce qui lui arrive. Que peut-il se passe dans la tête de ce petit bout d'homme arraché à son existence ? Son regard méfiant et craintif se pose sur ceux qui l'entourent.Ses cousins viennent régulièrement lui rendre visite, et gardent contact avec lui. Mais il faut beaucoup de temps à Mikensley pour retrouver la joie de vivre. Au contact des autres enfants, dans l'affection chaleureuse des adultes qui s'occupent maintenant de lui, il réapprend à sourire. En septembre 2012, il a eu 7 ans, du courage et de la confiance : il est prêt pour commencer l'école.