Naïland

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Gaie comme un colibri                                  

Naïland est arrivée parmi les premières à l'orphelinat. Tout bébé, c'est sa grand-mère qui l'élève, car l'épidémie de Sida laisse malheureusement en Haïti beaucoup d'enfants orphelins. Naïland n'a pas deux ans que sa Grann, comme on dit en créole, décède. Les voisins, ne sachant que faire de l'enfant, l'emmènent à l'hôpital. Elle souffre peut-être déjà de malnutrition, et sa santé nécessite probablement des soins médicaux. Mais les conditions de séjour dans l'hôpital sont effrayantes. On n'y soigne pas les gens : les malades y vont pour y mourir. La petite Naïland se laisse dépérir.

Un responsable de la Communauté des Laïques Catholiques Haïtiens entend parler de sa situation. Aussitôt, il va rechercher l'enfant et organise son accueil dans le centre. Il était temps, la petite Naïland était sur le point de mourir. Elle est squelettique et terriblement affaiblie. On la nourrit au compte-goutte. Des heures et des jours mêlés d'inquiétude et d'espoir. Naïland s'accroche à la vie. Elle se rétablit. Elle est sauvée ! Son état physique est cependant très inquiétant. Elle montre un grand retard de développement à 24 mois, elle en paraît 8. Elle ne sait toujours pas tenir debout. Mais le pire est passé. Elle est un petit prodige de courage. Entourée de soins et d'amour, Naïland se bat, elle veut avancer. Elle a envie de goûter à la vie. Les années passent, enrichies de tendresse et d'amitiés. Naïland n'est plus seule. Elle est aimée et se sent en confiance. C'est aujourd'hui une petite fille malicieuse et pleine de joie, heureuse, épanouie. Elle garde encore des séquelles physiques, et à 8 ans, on lui en donnerait à peine 5. Mais son énergie rayonne autour d'elle, comme un soleil.